Premier vol

Maintenant que le moteur tourne à merveille, je peux commencer les roulages à la maison puisque je dispose de suffisamment de place. Après contrôle et quelques modifications (train AV et palonnier), je le charge sur le plateau porte voiture, et direction de l’aérodrome de Bernay. J’effectue de nouveaux roulages pour contrôler la trajectoire en allant de plus en plus vite. Je me rends compte qu’il ne demande qu’à voler. Demain matin 31 juillet 2010 serra le grand jour.

Les conditions ne sont pas excellentes, un léger vent de travers et déjà un peu de thermique. Je n’ai pas voulu trop de monde pour le premier vol, juste mon épouse, mon fils pour immortaliser ce moment et l’instructeur de la base. Bien sûr j’appréhende, je n’ai personne qui me met la pression, mais je veux en démordre, savoir ce qu’il a dans le ventre. Après un petit café je grimpe dans l’appareil et je me rends au point d’arrêt. Je m’aligne sur la 28 avec 1 cran de volet et gaz à fond. Je maîtrise bien la trajectoire et à 90 km/h une petite traction sur le manche et me voilà en l’air : il vole. Grande émotion, ma main tremble sur le manche, le cœur bat la chamade. La montée est franche et les commandes sont souples et précises. Je trime un peu le compensateur    et déjà je vire à droite pour rejoindre la « vent AR ». Pour ce premier vol, l’instructeur m’a conseillé de rester avec le 1 cran de volet et je vole à 140km/h avec un compte tour à 2200 tr/mn. Le moteur ronronne bien, je me sens en confiance malgré que je pense que je suis assis sur un fagot de bois, simplement collé. Çà bouge un peu, mais les ailerons sont bien réactifs et ce n’est pas un problème pour garder les ailes à plat. Etape de base, je commence à réduire et il descend gentiment. Il faut déjà s’aligner pour la finale, gaz au ralenti et je me cale à 100 km/h. L’atterrissage  est presque parfait et je viens m’arrêter à côté de mon épouse, mon fils et l’instructeur. J’ouvre la verrière et l’émotion contenu pendant le vol apparaît en sanglots, je pleure de joie et par contamination, je fais aussi pleurer mes supporter, un grand moment d’émotion. Débriefing avec l’instructeur et pour solenniser  le moment, on ouvre une bouteille de champagne…

Le soir même je revolais en présence de Jean-Pierre MARIE, et vraiment je le remercie d’avoir conçu ce merveilleux « jouet », facile à fabriquer sans compétences particulières et sans outillages spécifiques. Je tiens aussi à le remercier pour sa disponibilité et sa rapidité à répondre à la moindre question.

Maintenant j’ai plus de 50h de vol. Le moteur Jabiru tourne sans problème, ne transmet aucune vibration et me donne toute satisfaction. Mon vol de croisière s’établit à 170 km/h à 2600 tr/mn, pour une consommation moyenne de 10,04 litres calculée sur 17h. Je peux affirmer que c’est un ULM extraordinaire, facile à piloter, pas vicieux, aux comportements sans surprises, une bille toujours au milieu, à mettre entre toutes les mains.

Encore merci à Jean-Pierre MARIE.

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